vendredi 19 mars 2010

In Love with Depression




Amis lecteurs, je sais que vous vous dîtes en vous pâmant, qu’aujourd’hui le texte à lire ne sera pas une Chronique mais un exposé de poncifs, ennuyeux comme le générique des « Feux de l’Amour », concernant cette grande Dame qu’est la Dépression. Miss D; oui je m’autorise un surnom parce qu’on peut dire sans exagérer qu’elle est ma meilleure amie (non, ce n’est pas Lorie). Ne soyez pas jaloux, je sais que beaucoup d’entre vous pensent nourrir le même degré d’intimité avec la joyeuse luronne….billevesées !!! Vous devez sans doute la confondre avec sa petite sœur : la déprime. Je ne lui mets même pas de majuscule, elle ne la mérite pas. Laissez-moi vous dire que l’illustre Dépression n’apprécie pas de se voir mettre dans le même panier que Blanche neige !!! Car oui, les cafardeux, ce mal terrible dont vous pensez être victime, ce cataclysme dont vous chercher à vous protéger n’est rien de plus qu’une brise légèrement glacée qui glisse sur votre dos. La mélancolie flotte autour de vous, voilà tout. Certes, elle est moins sympa que sa version romantique, incarnée par les poètes aux yeux creux et les rossignols[1]. La déprime n’est pas franchement une partie de plaisir pour le cœur et l’esprit. Vous devenez mous, apathiques, vous avez le blues tenace, vous faîtes partie de ces personnes avec qui la question « Comment allez-vous ? » DOIT être éludée. Il y va de la survie de votre interlocuteur; sous votre verve plaintive un rhume qui dure peut se muer en une dissertation d’agrégation. Chaque jour, un grain de sable devient une dune. Cette propension à se livrer distingue Droopy de son cousin toqué, le dépressif. Les douleurs profondes sont indicibles. Allons bon, amis déprimés, je vous conseille une bonne cure de magnésium, quelques épisodes de « La ferme des célébrités », un single d’Annie Cordy (la Compagnie Créole peut également fonctionner) et n’ayez crainte, vous rejoindrez, frétillants d’enthousiasme, la farandole des gens heureux. Les dépressifs, eux, ne seront pas sauvés par quelques flonflons et un week-end à Eurodisney.
LV ne fut pas touchée par le doigt de Dieu mais par celui de Miss D (je me demande si je n’aurais pas préféré devenir bigote). Sans doute m’a-t-elle choisie pour ma nature prédisposée au déséquilibre. Il faut dire, pourtant je n’aime pas me vanter, que dans ma vilaine famille, la dépression est un héritage. Certaines familles se transmettent un titre, une fonction, un physique ingrat, nous notre domaine privilégié, c’est la Dépression. C’est une esthétique de vie. Nous passons pour de véritables experts dans le cercle des aliénés, car nous avons diversifié nos activités : schizophrénie, folie pure, névroses multiples…. Je sais, ça fait envie. Miss D a de nombreux attraits qu’on passe trop souvent sous silence!!!
Si vous lisez mes textes, c’est que il y a déjà un potentiel en vous (désolée), je suis donc d’accord pour vous donner un cours.

Comment devenir un Dépressif professionnel ??

Avant tout, nous le disions, un terrain familial favorable est indispensable. Soyons clair, vous ne pouvez pas prétendre à cette fonction si vos parents sont sains et heureux; c’est impossible, il faut composer avec le chao. Chaque famille cache ses squelettes, or, si vous voulez jouer avec nous, il faut des catacombes emplies à ras-bord de nonos !! Par exemple, un parent fou ou un proche psychopathe est une excellente base. Ensuite, il faut bien évidement aimer l’introspection, enfin, il s’agit davantage d’une pratique devenue toc. C’est un peu le souci avec le dépressif, c’est qu’il a beau avoir un groupe d’amis, une foule, un océan d’amis : IL EST SEUL !!! Beaucoup de gens pensent que ce sentiment découle du narcissisme paradoxal du dépressif. Un peu. Il constitue surtout une protection. Je vous assure que si un sujet dépressif vous contait sans retenue les détails de ses pensées, sa façon de voir la vie, de vous voir vous, d’envisager ses rapports avec autrui ; oui, je vous assure que vous auriez deux réactions :
1) Le déséquilibre étant flagrant, un sourire gêné se pose sur vos lèvres et dans la bulle on pourrait lire : « Souris, souris, surtout, ne lui montre pas que tu le prends pour un taré ! Après tout, se prendre pour un clone de St Pierre, le martyr, n’est pas si choquant.»
2) Après l’embarras, il faudra trouver un moyen d’annuler les 25 séances de Yoga planifiées avec le sujet atteint, le dîner de jeudi soir et les vacances en Argentine. On ne sait jamais, ça peut être contagieux !!!
La Dépression a beau maintenant être acceptée comme une maladie, une vraie, avec rémissions, rechutes, traitements, docteurs et toute la panoplie, les gens équilibrés ont toujours un frisson à l’écoute de son nom. Vous comprendrez donc qu’on ne puisse confier nos visions déformées de la vie à vos oreilles pondérées. Pour nous, les gens normaux sont bizarres. Ce qui est pour vous est ordre et stabilité, peut être pour nous, un réapprentissage ou pire, une découverte. Comme quoi, la vie ne va pas de soi : il ne suffit pas de sortir gluant de l’utérus de Môman pour savoir comment on vit. Certaines personnes n’ont pas reçu le mode d’emploi, cela revient un peu à conduire une voiture sans permis. Légèrement casse-gueule.
DONC, pour faire un bon dépressif, il faut être brave, laisser tomber votre éducation, être passager de votre propre vie, ne rien contrôler, ne rien comprendre.
Chers prétendants, je vous avertis parce que vous m’êtes sympathiques : il y a un risque prononcé de folie. Gentille hein, mais, vous pourriez finir par élever une colonie de cafards que vous auriez affublé de prénoms adorables : Firmin, Louis, Doudounette etc.… C’est que, pour nous les amis de Miss D, le questionnement est ininterrompu. La moindre parcelle de notre être pose question; cela va des débats métaphysiques (qui suis-je ?) à des choses plus prosaïques telles que : « Pourquoi elle me regarde comme ça, elle ? J’ai un truc qui ne va pas ? Pourquoi choisir les chaussures bleues et pas les rouges ? Si Josette a annulé la soirée, c’est parce qu’elle sait que j’élève des cafards ? ». Ainsi de suite jusqu’à ce que folie s’en suive. Il faut avoir le cortex solide, je vous le dis.
Pour conclure, un dernier avertissement. Le Dépressif professionnel doit être patient au niveau des relations amoureuses ; en général on attend une cinquantaine d’années avant de se mettre en couple. Plus âgé, les névroses semblent plus « naturelles », plus dissimulables. Je ne vous conseille pas de vous acoquiner avec un autre sujet Prozaquien. A part obtenir des réductions chez les Psys, vous n‘y gagneriez rien d’autre ! Moi j’élève une mangouste. A côté d’elle, je suis normale. J’espère que mon exposé aura pu éclairer votre lanterne. Dépressif, c’est un beau métier et la déchéance générale va accroître sa popularité, alors n’hésitez pas à rejoindre la Formation :

MODULE A4B (Possibilité de financement Fongecif) :
EXPERTISE ET PRATIQUE DE LA DEPRESSION CHRONIQUE : 60h de cours pointus, 15684 Euros à verser directement sur mon compte.
On a besoin de vous !!! Enfin…moi…déjà.

LV

[1] Le rossignol, dans le symbolisme romantique incarnait la Mélancolie. Un peu comme R. Clayderman au XXème siècle

lundi 1 mars 2010

LV CHERCHE UN TRAVAIL

Je tiens, par la présente chronique, à vous faire part de ma candidature concernant un poste. Et là, chers recruteurs, traqueurs éclairés de talents, vous me direz : dans quel domaine ? Quel poste précis ? Quel type de contrat ? Je vous répondrais que je ne suis ni folle ni idiote. Il est vrai que mes neurones sont en hibernation depuis que je suis à la recherche d’un emploi, mais mes braves soldats restent vigilants et m’aident à débusquer vos pièges alors non, je n’apporterais aucune précision.
Je cherche un travail. Point. Honnête. Point. J’entends cotiser pour ma retraite comme tout miséreux qui se respecte. Pas de domaine, de grade, ni même de souhaits quant aux tâches qui me seront allouées. Il y a des moments dans la vie où l’on doit se montrer réaliste et la réalité que VOUS avez créée est celle-ci : trop de critères tuent l’embauche. Je ne risque pas de me faire avoir deux fois !! N’apposez pas, je vous en prie, « REJETE » sur ce CV qui n’est, sans doute, pour vous qu’un post-it géant pour noter vos courses, ou une balle de basket imaginaire. Lorsqu’on pense à la signification de « Curriculum Vitae » soit « Parcours de vie », ça fait doucement rire non ?? Je trouve que « Curriculum terroris », « Parcours de terreur », serait plus adéquat. Le candidat saurait davantage à quoi s’attendre et, conséquemment, à chaque tentative pourrait se munir d’un boite de Lexomil et de 3h de musique transcendantale. Je m’égare et m’en excuse mais, vous savez (enfin non c’est bien ça le problème, vous ne le savez pas) on a beaucoup de temps pour réfléchir dans les files d’attente des agences ANPE.
Respectons le protocole : la présentation du candidat. Il faut se vendre. Je suis une femme. Ni trop jolie (ça perturbe les collègues masculins), ni trop vilaine (ça les dégoûte). J’ai…disons…de 20 à 25 ans, TOP! Pas plus. J’ai rapidement compris que les demandeurs d’emploi étaient comme les patineuses ou les chevaux de courses : raides desséchés à 30 ans! En tous cas, c’est là que, pour moi, les choses ont commencé à se gâter. A 28 ans, j’ai passé un entretien pour un stage de fin d’étude; mon souvenir se focalise sur l’expression gênée de l’homme qui penché sur mon CV me dit : « Alors…euh…très….beau…..parcours…bravo…mais…euh…c’est-à-dire…que… bien…nous cherchons…des gens plus jeunes ». Disons que je n’ai pas d’âge, on m’a cryogénisée pour le bien public. Disons aussi que j’ai fait de longues études universelles : pas de spécialités et SURTOUT pas dans les Sciences Humaines, ni dans la culture, il faudrait vraiment être insensé pour penser que les idées participent toujours au bon fonctionnement du monde. Mieux vaut ne pas confondre « filière » et « chimère ». Non, non, considérez-moi comme une véritable machine à faire du fric, un distributeur d’euros humain. Je suis votre monstre : un savant mélange de finance, de commerce et d’informatique. Aucune prétention salariale si ce n’est 100 Euros de prime tous les dix ans et ce n’est pas cher payé.
L’unique prétention que j’oserais timidement avancer, serait d’acquérir une expérience. Me faisant Croisée de LA quête moderne, l’emploi, je recherche mon St Graal. Chers « Docteurs es Ressources humaines », vous qui n’avez pas fait l’expérience de l’inexpérience, je précise pour vous la notion. Elle désigne l’acquisition d’une connaissance par la PRATIQUE. Jusque là, rien de compliqué sauf qu’il faut un point de départ à cette acquisition et que pour ce faire, il faut donner sa chance à un individu. C’est là, voyez-vous, que vous intervenez, d’où l’emploi du mot « humain » dans l’expression « Ressources Humaines » !!! Vous avez été finauds, Messieurs les décideurs, à chaque offre on trouve un panel de critères si précis qu’il faudrait être une créature mythique et polymorphe, pour correspondre à votre profil. Il y a toujours un aspect qui, est susceptible de ne pas vous convenir et, par conséquent, une échappatoire, exemple: si vous trouvez mieux que Yann Duclos en taille 38 avec seins énormes, pourquoi se priver ? Tant pis pour sa maîtrise imparfaite de la langue!!! Si je comprends bien les exigences des ressources inhumaines, pour vous plaire, il faudrait être jeune, fraîchement débarqué de l’école, l’acné à peine guérie ET pouvoir justifier d’une expérience que même Jeanne Calmant n’aurait pu avancer !!! Pour résumer : Jeune et expérimenté !! Facile, logique surtout !

La jeunesse, pour ce qu’elle offre de malléabilité, de perméabilité psychique, en somme : plus on est jeune, plus on est disposé à suivre le troupeau. Le jeune est la statue rêvée de nos Pygmalions du recrutement.
L’expérience, pour son rôle de filtre à « vieux-pas-encore-casés-donc-boulets » et c’est ici qu’on trouve des exigences démesurées, c’est peu dire. Qui est à l’origine de la détermination des données ?? Qui est aussi bête que Paf le chien ???? Sans déprécier certains métiers, on peut affirmer que quelques uns se fondent sur une pratique, sur le bon sens et ne nécessitent fichtrement pas 5 ans d’expérience !!!!!!!! J’ai fait un petit tour des sites et annonces divers. J’avoue avoir du mal à saisir qu’on demande de l’expérience pour nettoyer, vendre des cigarettes, des livres ou peu importe… A contrario, on ne demande pas à un jeune homme de 25 ans, sorti de la fac de psychologie, de faire preuve de maturité alors qu'il doit traiter des patients qui ont une vraie expérience de la vie, eux. C’est un cas parmi tant d’autres. Le problème pour les gens qui se trouvent forcés de retarder leur grand plongeon dans votre piscine aux requins, est qu’ils sont pour vous des fossiles sans expérience!! Après plusieurs années à mendier votre intérêt, leur situation ne risque pas de s’arranger.

J’appartiens à la catégorie des fossiles sans expérience précisément. L’unique expérience que j’ai à présent est celle de votre hypocrisie, de votre pédanterie, de votre bêtise parfois. Nous n’avons jamais le bon âge, la bonne pratique, le bon diplôme, vous nous proposez des stages en cascades et vous nous croyez assez stupides pour ne pas y voir une aubaine d’avoir un soldat de plus dans vos rangs et un salaire qui tient de la provocation. Ayez au moins l’égard de nous penser comme des êtres spécifiques et intelligents. La vérité est que le travail manque, la vérité c’est que vous triez vos recrues grâce à des critères qui vous arrangent, c’est comme ça. La vérité est que retenus ou non, nous voulons, nous avons le droit à votre réponse écrite, parce que un « recrutement » sous entend une interaction entre deux êtres humains. Enfin, que peut-on attendre d’une société qui pense les humains comme une ressource ???

Attendant de votre part un silence éloquent, je vous prie donc, Madame, Monsieur d’agréer l’assurance de mon mécontentement grandissant…

PS : J’espère que vous trouverez l’Antrax à votre goût…

LV

vendredi 22 janvier 2010

LV NE VOUS SOUHAITE PAS UNE BONNE ANNEE!

Amis lecteurs, amis winners, bonne année !!


Naannn… je plaisante bien entendu! Nos rapports étant francs, je vous dispense de la sempiternelle « phrase à la con » : « Mes meilleurs vœux, bonne santé, des sous, un mari, du travail… ». J’ai toujours accueilli avec un agacement habilement dissimulé ce refrain qui nous colle aux basques presque autant que les fantômes de Mike Brandt, Claude François et Johnny Hallyday (si on a de la chance). Cette « phrase à la con » est un joyau d’hypocrisie et de superficialité car, si l’on y réfléchit à deux fois qu’est-ce que cela signifie ? Cela revient à vous signaler gentiment que votre vie n’est pas vraiment au point. Et oui, à votre âge, il serait grand temps de diminuer clopes et rouge qui tache (Santé), de vous trouver enfin UNE VRAIE situation et pas la brochette de CDD que vous présentez comme plat de résistance à vos proches (Argent).
Allons droit au but, ils n’osent pas vous le dire clairement; moi oui : vous leur faites honte!! Vous le savez pour une raison très simple, c’est que vous-même traînez votre carcasse comme si elle était en plomb! Alors si cela vous fait mal, tant mieux, c’est que ça pénètre dans vos esprits réfractaires. Ainsi chaque 31 Décembre, les membres de votre sainte famille croisent les doigts en sollicitant l’aide divine pour qu’enfin vous achetiez votre appartement. Oui. Je précise « Acheter » car il est évident que la location, spécialement dans ce monde d’insécurité, est un signe disgracieux de marginalité. De même, chaque année vous réalisez qu’il y a autour de la table familiale (en chêne des Vosges), de moins en moins de personnes célibataires. La famille ne cesse de croître, un peu comme le bouton que j’arbore à la joue droite. Autour de la cène, tout va par paire. Jusqu’aux morveux : cousins, neveux, et pire, arrières-petits cousins/cousines, tous ramènent leur Bébé/Chéri/Biquet/Doudou….. Résultat : tel ce personnage admirable que nous, femmes, connaissons bien: Bridget Jones, nous attendons le : « Et pis je te souhaite de trouver un chéri hein parce que bon… ». Cette sentence étant naturellement prononcée devant Ludivine, 20 ans, celle qui glousse comme une Dinde parce que, elle et Loulou (alias Kévin) construisent leur pavillon, une véritable merveille architecturale bétonnée!!
Même le cousin Thierry (49 ans toujours vierge) a plus de lustre que vous parce que lui, au moins, il a une maison et une Xantia !!!!
Perçus sous un angle cynique, les vœux ont autant de poids que ma nièce anorexique. Cette manie que nous avons de les présenter à n’importe qui (du facteur à la boulangère en passant par les 3200 personnes anonymes de votre entreprise) prouve leur fausseté. Quelles raisons mystérieuses nous poussent, ce faisant, à adresser nos bons vœux ? Raison A : pour se donner bonne conscience, histoire de mettre en valeur notre gentillesse et notre bienveillance. Raison B : La superstition. Mais oui, chers lecteurs, toutes ces « phrases à la con » ne sont liées qu’à cette inébranlable volonté de déjouer le sort. De la même façon, dire « à vos souhaits » constitue depuis la nuit des temps un protectorat contre la poisse. L’éternuement étant considéré comme un mélange sympathique de manifestation Luciférienne et de la mort d’Adam, le langage a fait naître l’archange linguistique: « à vos souhaits » ou « Jesus » en Espagnol, « God bless you » in English... Présenter ses vœux est simplement une façon de se persuader que l’année 2010 sera moins pourrie que 2009. Et là, amis, je vous arrête. On pense, en se basant sur la fameuse théorie de la relativité, que plus on touche le fond…plus on a de chance de l’atteindre et par conséquent, de remonter vers la douce lumière tel Flipper. Je vous l’écris comme je le pense : ça ne marche pas. Non, non. Mon pessimisme est désormais de notoriété publique. C’est ainsi que fidèle à moi-même, j’ai passé ce moment T (le Réveillon pour ceux qui s’égarent) avec la satisfaction d’avoir accompli ma mission : aller au fond. Logique, je me suis dit que si j’arrivais annuellement à empirer ma situation, à finalement respecter mon destin (la déchéance), j’accèderais bien plus rapidement que mes copains au Nirvana des pestiférés. La vilaine n’a pas lésiné sur les moyens : je me suis muée en aimant à catastrophes. J’ai tout d’abord essayé de trouver un emploi alimentaire, inintéressant et très mal payé. Là, emplie d’orgueil, j’ai naïvement pensé que ce choix stupide me laisserait une année de répit. Je passe une St Sylvestre dans la liesse, entourée d’amis, je suis distinguée pour l’hommage incroyable que je rends à Bacchus. La belle vie !!! Sauf…sauf…que pas du tout Messieurs-Dames perdre tout le crédit de mes études n’a point contenté les Parques. L’année fut désastreuse. J’ai décidé que cela ne se reproduirait plus : j’ai souhaité les vœux à tous les locataires de mon immeuble, aux résidents de mon quartier SOIENT 852 personnes, et pour être bien sûre de ne pas être déçue, j’ai largué mon charmant petit ami pour fixer mon choix sur… Mimiche.
Mimiche est réellement répugnant, il n’est pas drôle non plus, pas un gramme de jugeote et a déjà 9 enfants de Cindy, mon esthéticienne. Après avoir saccagé le professionnel, l’affectif, me restait la Santé. J’ai stoppé net tout effort physique, triplé ma consommation de cigarettes, acheté du vin à moins de 3 euros (je suis allée, amis lecteurs, jusqu’à boire du vinaigre). Je ne marche plus mais empreinte les transports en commun pour effectuer 15m et, lorsque je suis dans le Métro, je prends soin de toucher les barres visqueuses pour ensuite m’essuyer la bouche. Vous comprenez que pour moi, la Grippe A est une aubaine car j’y vois le moyen de tomber véritablement malade. Jusqu’ici mes efforts furent vains. Il faut dire qu’à force de lécher la vitre, les agents de sécurité (les bidasses RATP) m’ont sorti de la rame manu militari. 2009 m’a fait payé très cher !! N’ayant pas encore atteint les antres de la Terre, je suppute que le rebond tardera à venir !!
Inutile de poursuivre la démonstration, vous l’aurez compris, la superstition est sans fondements parce que, que ce soit Dieu, les Parques, Allah, Yavé ou Johnny H….il y a quelqu’un ou quelque chose là-haut qui se tord de rire!!! Alors vos bons vœux, soyez gentil avec une vilaine fille, vous pouvez vous les gardez !!

lundi 16 novembre 2009

LV pleure sur les Ingalls

Imaginez une colline révélant toute l’immensité et la quiétude du Minnesota. Imaginez une musique très enlevée, mutine. Une petite fille mignonne comme un cœur dévale la plaine et soudain, c’est la chute. La fillette s’écrase dans les herbes folles et tâche sa nouvelle robe à trous. Ce que vous imaginez là, mes amis, c’est le symbole de toute une génération : La Petite Maison dans la Prairie (que pour des raisons évidentes nous désignerons sous le sigle LPMDLP). Caroline, Charles, où êtes-vous ? Que de larmes j’ai pu verser sur le sort de votre admirable famille! A chaque épisode de la série, un terrible événement venait obscurcir votre douce harmonie. Je songe au jour où, Pattie, votre cheval de labour, a péri écrasée sous un chêne lors d’une tempête. Que dire de la cécité de votre petite Marie, devenue institutrice chez les bigleux? A n’en pas douter, le clan Ingalls est un modèle de solidarité! La jeune boutonneuse que j’étais, plongée dans les tourments d’une famille qui ressemblait plus aux Ewing qu’aux Ingalls, se prenait alors à rêver des plaines du Minnesota.
Nous avons tous souhaité un instant que la douce et blonde Caroline prenne la place de notre Môman. Ah, Caroline, Caroline si tu avais été ma mère, tu m’aurais caressé les cheveux en m’exhortant à faire des B.A, tu m’aurais demandé d’aller chercher deux seaux d,’eau à la fontaine pour me punir d’être rentrée trop tard (et c’est tout). Caroline m’aurait accueilli souriante, après avoir mitonné un petit plat de ras gondin pendant quatre heures et je l’aurais dégusté en faisant tremper mes tresses dans le bouillon. Aaah…quelle poilade! Mais non; nous sommes loin des travaux de broderie au coin du feu et des airs cabotins que Charles jouait au violon!! Nous, on avait droit aux ritournelles habituelles : « T’as vu l’heure ? T’as vu l’état de ta chambre ? Mais c’est quoi ce bouton ? T’es amoureux ou quoi ?» et j’en passe! Les mères sont la critique personnifiée et qu’on soit Paris Hilton ou Marie Ingalls, le rejeton n’est jamais dans le vrai.
Nos mères ont lu Dolto et Cyrulnik et pensent tout de même qu’une bonne claque suffit à calmer l’hystérie de l’enfant ou au contraire qu’il faut débattre du moindre pet de Mamour! Nul besoin de se taper les vingt-huit livres de Françoise pour aboutir à cette conclusion. La version moderne de la mère est très décevante. Nos chères Mômans devraient prendre exemple sur Caroline. Toutes pétries qu’elles sont de leurs expériences Balzaciennes, nos mères devraient analyser l’épisode 9566 Saison dix-sept de LPMDLP car elles y trouveraient de quoi rougir: du COURAGE! Maman Ingalls, Mère bravoure. Dix heures à labourer le champ (sans Pattie bien entendu, trente hectares à la main), quatre heures de cuisine, six heures de lessive dans un ruisseau par -40°, et pas une plainte! Quel contraste avec nos Working girls!
Il est temps de rendre justice. On a longtemps perçu LPMDLP comme l’une de ces séries jaunies, rediffusée en boucle depuis vingt ans afin de boucher les trous dans la programmation. Queneni! Ce bijou de sensibilité fut trop longtemps déconsidéré. Je m’insurge contre les descriptions pathétiques qu’on peut trouver des Ingalls. A propos de Charles : « Charles est très sociable, travailleur et soucieux du bien-être de son entourage », ou alors « Caroline est une femme courageuse, une mère dévouée, c’est également une excellente cuisinière ». Enfin, de qui se moque t-on, même Mabrouk la mascotte de 30 millions d’amis a droit à un portrait plus fouillé!! Pourquoi ne comparer le Lagarde et Michard et Picsou !
Cette œuvre télévisuelle dissimule sous des traits champêtres et naïfs, les arcanes d’une éducation idyllique. La figure marquée du père, Charles, est un parangon de la Paternité. Voilà ce que cachait ce torse puissant, vêtu de sa chemise à carreau. LV s’égare. Immiscer la virilité bucheronnesque de Charles dans un récit sur les valeurs familiales sonne un chouillat incestueusement. J’arrête par conséquent de m’étendre sur Charles, sur le sujet, pardon.
Mon modèle familial à moi était plus proche de Dallas. Ambiance ranch !
Faisant fi de l’anachronisme, je trouve qu’en Dallas et LPMDLP s’inscrivent les deux penchants grossiers du poids familial. D’un côté, nous avons les petits amis de la forêt, les champions de l’amour de sang : nos chers paysans: les Ingalls. Amour, travaux des champs, boutons d’or et compagnie. De l’autre, la bande de la « Névrose héréditaire ». On approche déjà plus de la réalité. Une famille qui ne peut pas s’encadrer. Au programme : histoires d’héritage, de rivalités, de disputes enragées. A part Bobby et Pam, le reste est bon à jeter! Je ne parle même pas de Sue, penchant satanique de Caroline, une mère brisée par le chagrin « qui ne suce pas que de la glace ». Pardonnez ma grivoiserie. Être élevé à la mode Dallas, ce n’est pas faire partie d’une famille, mais d’une Mafia. Mais chacun a son histoire, certes. Je ne sais pas de quel clan vous faîtes partie, moi je fréquentais le ranch et son univers impitoyable. Dans ce clan là, on pleure en regardant LPMDLP…

La Vilaine ne fera pas de vieux os....


La vieillesse me dérange parce que derrière les rides et les déambulateurs, j’entrevois ma propre décrépitude. Le troisième âge est-il autre chose qu’un long préambule à la Mort?
Tout commence avec la réception à domicile du colis « vieille peau » soit LA PERTE dans toute sa splendeur. Perte de la mémoire, des cheveux, des dents, de la vue, des sphincters. Nous perdons tout pour gagner gros : un one to one avec la Dame faucheuse. Cette perspective ne me remplit pas de joie. Lorsque j’allais chez mes grands-parents, je considérais les numéros chapliniens de Papy Gaston et Mémé Josette comme une sorte d’avertissement. Une petite voix perverse me susurrait : « Voilà ce qui t’attend ma grande! ». A présent, j’approche de l’âge christique (ce qui n’est pas bon signe) et je dois me préparer à la lutte! Si vous aviez vu Papy Gaston confondre Mémé avec Youki, le Pékinois de la famille (erreur facile puisque tous deux avaient une hanche en plastique), vous auriez été tout comme moi saisis par l’effroi! Je pense également à cette fameuse nuit pendant laquelle l’infortunée Josette fut quasiment étranglée par Gaston qui se croyait en temps de guerre. Son rêve lui fit confondre Mémé avec une « saleté de Bosch »… Heureusement, Youki est intervenu mais la famille n’en demeura pas moins choquée.
Nostalgie quand tu nous tiens… Je me rappelle le charme désuet de mon grand-père. Les éclaboussures, ah les éclaboussures! Divers et variés, les embruns étaient quotidiens : soupe, rouge, café, croûtes de fromage. La vieillesse rend parfois généreux. Un exemple? Les effluves corporelles. Nous le savons, l’hygiène et le troisième âge ne font pas bon ménage. Ce gros souci de pollution olfactive embarrasse plus d’un enfant. Je parle de ce tendre moment, celui où nos mères nous poussent à recevoir la bise mouillée de Pépé/ Mémé avant de se coucher. Que de malaises et d’asphyxies! Les Vieux sont de sérieux concurrents de la 3D. Avec eux, nous en avons plein la vue, le nez et les oreilles!! Surtout les oreilles car nos amis fripés ont un besoin gigantesque de communiquer. Certains attribueront ce phénomène à la solitude dont ils souffrent; en ce qui me concerne, je n’y vois qu’une envie sévère de nous « les briser menu menu ». Absolument! Juste pour se venger parce que nous leur présentons un visage aussi lisse que les fesses d’un bébé, une taille marquée, des muscles actifs, une joie de vivre inébranlable et une dentition qui n’est pas amovible! Voici un exemple de vengeance caractéristique : Mémé Josette a tenté de m’assassiner lorsque je n’étais qu’une vulnérable petite fille. N’ayant pas chaussé sa paire de « culs de bouteilles », Mémé m’a administré le vermifuge du chien au lieu de mon sirop pour la toux. J’ai survécu il est vrai, mais pendant des mois j’ai subi de légers problèmes gastriques. Étourderie ? Représailles ?
Non contents de se ratatiner comme une vieille pomme, ils décident alors de nous rendre fous. La technique qui marche à tous les coups semble consister à feindre la démence en rabâchant. J’ai pu ainsi écouter 562 fois les combats en Indochine, la capture du soldat Pichon, les descriptions plus que parlantes des Asiatiques dont Papy placardait les murs de sa cave. Comment oublier les récits terrifiants de luttes ? Les corps à corps sanguinaires, les tranchées... Petite fille, j’en frissonnais. Bien plus tard, j’ai compris que Gaston était comptable dans l’armée et qu’il n’avait pas dû voir un cm² de champ de bataille. Son implication au sein de l’armée se limitait à faire des calculs et classer dangereusement des dossiers, nous sommes loin de « Good Morning Vietnam » ! Les Mémés sont davantage ancrées dans la vie quotidienne. Rejoignant Françoise Hardy et son amie la rose, elles serinent des anecdotes, puis, gémissent en évoquant leur jeunesse perdue. La vie pendant la guerre, les rations de pains, les oranges à Noel alors que, NOUS les jeunes nous ne sommes jamais satisfaits! Cela sonne t-il familièrement à vos écoutilles amis lecteurs ? Les peintures exaltées d’un temps passé sont rapidement devenues la plaie de mes séjours dans la maison familiale.
S’il n’y avait que ça ! Comment excuser le comportement parfois abusif des personnes âgées ? LV songe à toutes ces fois où elle a dû laisser sa place à une petite veille qui la fixait d’un regard de cocker ou, au contraire, toutes les autres fois où ayant devancé la requête, Mamy musette l’a accablé « parce qu’elle peut encore tenir debout » !! L’incohérence est souveraine dans les maisons de retraites. LV est révoltée contre ces gens qui jouissent de 100% de leur temps libre et qui hantent nos magasins aux heures de pointes. Dans les supermarchés, Mamy traîne ses jambes fluettes vers 18h00 lorsque la foule des travailleurs exténuée doit s’y rendre. Trente minutes dans chaque rayon. A petits pas. A la caisse, Lucienne classe ses courses par ordre thématique et accomplit avec talent une délicate bouclette à CHAQUE sac. Pressé, usé, vous devrez attendre Lucienne. Sans être insultant ni violent. A la gare, vous courrez tel un évadé, vous n’avez que vingt minutes pour acheter votre billet et vous ruer sur le quai. Non; navrée de vous le dire mais vous manquerez ce train. En effet, Jeannine 82 ans a décidé elle aussi de se déplacer pour acheter ses billets. Une véritable urgence puisqu’elle part voir sa fille dans six mois. Le temps que l’employé lui explique que les trois changements sont inscrits sur le billet, le temps que Jeannine lui demande « des petites étiquettes charmantes pour mettre sur les bagages », qu’elle conte l’ensemble de sa vie (avec les détails), le train est parti depuis quinze minutes. Il est vrai que ces cas sont plutôt citadins, les débris provinciaux peuvent se laisser aller. En ville, l’ancêtre devient un cauchemar. Le pire concerne le halo d’immunité qui enveloppe ces jolies têtes grises. L’âge attribue une protection mystérieuse. Un vieux vous tutoie ? C’est normal. Vous rudoie ? Normal aussi! Les vieux bêtes et méchants existent et je trouve scandaleux de devoir encaisser sans broncher leur salve de reproches parce que dans une société judéo-chrétienne, le respect des rides est sacré.
Garez vos déambulateurs, planquez vos sondes à pipi parce que LV n’hésitera pas une seconde à shooter dans vois béquilles si nécessaire. Je rêve d’une société où la jeunesse serait justement considérée et respectée.
LV

vendredi 9 octobre 2009

Reflexions sur l'argent

« J’ai tiré la langue devant une cravate comme un Saint peut saliver après des indulgences »
(Salinger)

J’ai beau multiplier les proses gauchistes et bohèmes, je ne suis qu’une femme soumise aux désirs de son temps. Entendez faible. Ce que j’essaie maladroitement d’avouer, c’est ma subordination au Matérialisme. Je suis hypocrite. J’ai rêvé d’être un esprit pur, détaché de tous désirs superflus. Notre intellectualité est supposée nous rendre aptes à pousser la réflexion plus loin et logiquement en conclure que l’argent, les possessions, sont les plaies de l’humanité. Dès lors qu’on en a conscience et que cette déduction nous fait horreur, comment y souscrire ? Une âme désintéressée n’est-elle pas-supérieure ? Oui, c’est une démonstration un peu simpliste; ceci étant, les intellectuels sont les dénonciateurs révoltés du Capitalisme, sont-ils pour autant à l’écart du chant des sirènes ? Les scientifiques, les écrivains, les photographes, les artistes, sont les premiers à se ruer sur le confort technologique : les ordinateurs, les blackberry, la chaîne hi-fi dernier cri, parce que, oui, nous, le confort, nous inspire. Cela pose un problème éthique. Nous sommes tous de grands détracteurs! Nous débattons, avinés, dans nos salons cossus des scandales politiques, des affres de la pauvreté, de la violence. Nous nous offusquons des horreurs que les médias affichent et, en dépit de tout cela, nous sommes peu à descendre dans la rue ou à donner à notre prochain. Ce que nous pensons et partageons dans nos soirées de jeunes gens privilégiés ne changent rien. Cela me pose un sérieux cas de conscience. Hélas, lire Aung sang suu kyi, Ghandi ou Linda de Sousa (pour l’exemplarité superbe qu’elle livre de la misère) ne nous ôte pas l’envie de baver sur les ipods, de caresser avec envie les boîtiers de CD à la Fnac, ni d’épargner 10 euros par semaine afin de pouvoir s’offrir un portable qui fasse moins de 3kgs.
Personnellement, je vis très mal cette dépendance à l’argent. Je suis mon propre Juda, je déroge à mes principes les plus essentiels parce que je suis contre la suprématie de l’Argent. D’un autre côté, LV a une sainte horreur des extrémistes qui pointent un menton dédaigneux devant les lecteurs sensibles aux « pages consommation » des magazines en vogue. Je trouve parfaitement ridicule de dauber tout confort. Être intellectuel ne signifie pas qu’on doive fuir la cruelle dictature capitaliste pour aller dormir sur une paillasse au fin fond du Larzac, se laver dans une rivière vaseuse, et finir par discuter avec les fourmis parce que la Télévision, Bou, c’est pas bien ! Nuançons nos idées. La ritournelle « l’argent ne fait pas le bonheur » est chantée par des gens qui sont loin d’être en difficulté et vous ne les verrez pas frissonner de froid sous un pont! LV bénéficie d’un passé doucet. Je n’ai pas baigné dans le luxe mais j’avais les cadeaux que ma puérilité gâtée réclamait. Même pas une tapette pour un caprice démesuré. Pas de frustrations Jusqu’à ce que j’accède à la maturité qui, bien que fluctuante dans mon cas, m’obligeait à subvenir à mes besoins, à vivre de mon maigre salaire. C’est à ce moment précis que les pages des « Elle », des « Cosmopolitan » ont commencé à me tarauder ; à ce moment que certaines publicités me donnaient envie de voitures, de design, de flagrances, de jeans qui vous briochent les fesses. En résumé, c’est en devenant pauvre que je suis devenue matérialiste. La frustration a fait basculer mon monde. Finies les rêveries libres et sauvages! Ma conception romantique de la vie fut anéantie. Saint Smic qui a remplacé les Lettres par les Chiffres. Un élément que je maîtrise beaucoup moins. S’en est suivi un défilé d’angoisses financières : ulcères du découvert, maux des AJO, j’ai subi la vengeance tenace de l’argent. Certes; les personnes vraiment pauvres m’étrangleraient pour ces lamentations de fillette superficielle. Que puis-je écrire pour me justifier? Tout le monde n’est pas Mère Teresa ou Nicolas Hulot. Je me prononce clairement contre le capitalisme, poison incurable de notre société, mais je n’ai pas fait vœu de Pauvreté. Vous le lisez amis ma relation à l’argent est ambiguë. Moi, au moins, je le reconnais. Je n’ai d’ailleurs jamais perdu mes habitudes de jeune dorlotée, cependant, je vois désormais les choses sous un autre angle. LV s’insurge contre le -pardonnez cette grivoiserie- « foutage de gueule » des médias à l’égard de la privation. Aujourd’hui lorsque je tourne les pages joliment glacées des magazines, que j’admire leur pages mode ou conso, que je fais alors glisser mon regard en bas des pages et que je découvre avec DEGOUT le prix des choses…cela me donne envie de régurgiter sur les rédacteurs en chef ! Une robe à 450 euros, un sac à 689 euros, des bottes en caoutchouc infâmes pour 198 euros, jusqu’aux magazines déco qui essaient de nous fourguer des armoires faussement vieillies avec 2 coups de peinture blanche pour faire vintage et zou, 800 euros ! Pourquoi diable ces magazines achetés par Me Dupont lui jettent-ils au visage (crémé de Nivea et non de Dior) un luxe qu’elle ne pourra jamais s’offrir ? Et nous, nécessiteux amollis, nous acceptons ça ? Pire, nous y participons en achetant cette presse qui nous rappelle une vie jugée banale ! L’autre soir, alors que je m’abreuvais de vérité en regardant la Télévision, j’eu droit comme vous à ce spot très œuvré de BMW qui lançait ce slogan : « Chez BMW nous faisons plus que des voitures, nous créons de la joie ». Là, je me suis dit qu’on nous prenait réellement pour des cons. Que si notre société pensait que le bonheur dépendait de l’achat d’une voiture de luxe, l’on comprenait mieux alors le peu d’égard qui nous était accordé. Aux pauvres cons, à ces cons pauvres qui luttent pour se payer (non vivre) une vie décente.
Si vos réflexions n’aboutissent pas, vous pouvez toujours aller chez BMW !

jeudi 20 août 2009

La Vilaine entretient la fleur du Mâle


Aujourd’hui, et parce qu’ils le valent bien, LV doit apporter son aide à une espèce en voie de disparition, oserais-je dire un cliché mal établi : LES HOMMES !!
Amis mâles, vous pouvez souffler. Je n’appartiens pas à ces deux catégories : féministes dépassées ou lesbiennes hystériques. Vous ne trouverez aucun sentiment d’oppression, aucun désir effréné d’indépendance, aucun soupir, si ce n’est celui que me procure la contemplation de votre plastique. La Vilaine vous aime et son objectif est, dans cette chronique, de vous rendre justice. Cela fait des siècles que les femmes se plaignent de leur statut, de l’iniquité de leur traitement dans la société. LA PLAINTE, tel est le mode d’expression de la femme. Elle le partage, d’ailleurs, avec l’enfant. Les pères de famille (également époux) sont, pour cette raison, à considérer avec une infinie compassion.
Les femelles les plus opiniâtres auront beau crier au scandale, les hommes prédominent. Leur virilité, sorte de valeur sacrée, s’étend sur le Monde depuis la nuit des temps. Vous voulez que je vous dise ? Je suis totalement d’accord, 100% pour !! Les femmes sont des êtres à sang chaud n’ayant aucun sang froid. Si elles avaient dirigé le monde, nous serions en train d’errer sur des ruines, parsemées de bouts de tissus arrachés au cours de batailles sanglantes, de poignées de cheveux et d’hommes fantomatiques, harassés par leurs multiples tentatives d’évasion!!
Les femmes étaient, ceci dit, mal parties dès le début. La faute en incombe à cette godiche d’Ève qui a ridiculisé notre sexe en cédant à la tentation. Jolie façon de tourner les choses puisque, écrivons-le sans détour, la tentation de « Miss Origine du Monde », était alimentaire! Rendre le serpent coupable est un arrangement que les femmes ont avec leur conscience. A l’origine, donc, la Femme était déterminée par l’action NON par la réflexion. Constatant précisément que l’action les avait desservies, les amies de Candy ont décidé, depuis ce jour, qu’elles utiliseraient majoritairement leur atout « Number one » : LA PENSEE ! C’était le début de la fin.
Oui, mes chéries, j’imagine d’ici vos moues pincées de bigotes, mais, plutôt que d’haranguer la foule en dénonçant l’injustice de la situation, vous devriez faire le point ! La suprématie masculine n’est peut-être pas sans fondements. Peut-on honnêtement prétendre que nous avons été lésées ? Que nous sommes de frêles créatures au corps de porcelaine ? Non. Pourrait-on en déduire que la cause de notre impopularité se situe ailleurs ? Dans notre caractère d’ingérables harpies par exemple ? Fiat Lux………..
Je regrette, l’impulsivité charmante de notre 1ère dame, Ève la gourmande. Celle-ci savait occuper son temps ; en outre, il ne faut pas négliger l’extraordinaire avantage de la nourriture : obtenir des femmes ce trésor qu’elles ne confient jamais, le silence. La pensée fulgurante de mes consœurs pourrait passer pour un exquis défaut. Le souci est que ces dames adorent PARTAGER tous leurs raisonnements. Merci. Je ne saisis pas les raisons mystérieuses qui poussent une femme à penser à voix haute. Un élan de générosité, sans doute. Laissez-moi vous livrer quelques maximes bien tournées : « Tiens, je vais me chercher un verre d’eau; je vais aux toilettes; j’ai mal au crâne, j’ai mes règles; tiens j’ai vu Louise au concert de Rianna… ». En résumé, rien que des faits de haute importance!!
Je comprends les hommes qui, ayant accumulé un trop plein de jurons secrètement gardés, lancent subitement à leur promise un amoureux : « LA FERME (connasse) ! ». Relevons au passage, la principale similitude entre la race canine et le monde vénusien : l’aliénation totale à autrui. Je ne prêche pas pour mon sexe qui me semble aussi mièvre que les publicités lui étant dédiées. Je suis convaincue que la publicité donne une juste image de la cible visée. Les Cro-Magnon ont droit aux thèmes suivants : rasoirs, voitures, flagrances sexy, bricolage (moins glorieux) …. Pour eux, donc : virilité, sensualité, puissance. Même les pubs pour leur tacot ont de la classe et Sébastien Loeb, superbe échantillon de virilité, rend les rasoirs affriolants!
Le Barbie’s club, quant à lui, a tout misé sur les serviettes hygiéniques (super), les déodorants (youpi), le monde merveilleux de l’enfance (condition sine qua none de la féminité) les produits ménagers... Voilà, le tableau est achevé et je ne m’insurge pas. Il faut parfois s’incliner, Mesdames. Nous sommes ainsi : bavardes, complexes, maniaques, tributaires d’une façon de penser qui fait les 24h du Mans. Le groupe « Louise Attaque » avec sa fameuse « Léa » a cerné la bête : « Elle est pas méchante, mais putain qu’est ce qu’elle est chiante ». C’est tout nous ça !
Alors, fatalement, lorsqu’on est femme et qu’on n’a nulle envie de changer de sexe, on doit trouver une solution. Comment faire pour se débarrasser des travers féminins ? La Vilaine a une solution : copier les hommes.
Oui. Parfaitement. Je suis persuadée qu’un individu peut réussir à prendre le meilleur de chaque sexe. Des femmes, je conserverais la finesse, l’aptitude à faire deux choses simultanément et le pouvoir sexuel. Des hommes, je prélèverais la force physique (juste de quoi porter nos courses sans trop souffler, attention, la tendance Mauresmo est à bannir), leur perception brute de la vie, de l’amour. Il est grand temps de briser ce mythe : la femme n’est pas une incarnation de l’Amour ! Aphrodite, bien que déesse, n’en était pas moins femme, et guidée par ses hormones, elle a favorisé nos amis les hommes ! Grande nouvelle. Les hommes ont une conception plus physique de l’Amour, ouh les vilains! Amies lectrices, stoppons l’hypocrisie. Nous sommes tout autant que les hommes menées par nos désirs. Bien rares sont les jeunes vierges effarouchées. Interrogez les hommes qui fréquentent les sites de rencontres, ils vous diront à quel point les femmes peuvent être sauvages ! Elles s’étriperaient sans vergogne pour un mâle ! Un morceau de viande au beau milieu d’un banc de piranhas, tel est le sentiment quotidien de nombre de nos frères d’armes! Les femmes ont passé leur temps à souhaiter une scission complète avec le monde masculin; cependant, elles ont fait de l’homme le point central de leur existence. Paradoxe ? Hypocrisie ? Amies lectrices, acceptons ce fait : une femme ne s’accomplit réellement que lorsqu’elle a trouvé son partenaire. Ainsi soit-il! La quête de l’homme génère le pire et le meilleur de nous même : l’amour entier ou l’entière cruauté. Nous nous montrons jalouses, sans pitié, manipulatrices, et surtout, prêtes à sacrifier une amitié pour un trophée masculin. Une fois la proie repérée, la prédatrice se transforme en Amazone sanguinaire, toute disposée à étriper qui tentera le vol de son butin!
Si j’admire autant le clan masculin, c’est en grande partie pour sa loyauté envers ses amis. L’homme ne fera jamais passer ses conquêtes avant ses proches. L’amitié masculine est un cénacle indestructible ; il me semble que c’est à juste titre puisque les amours passent et que les amis restent.
Vous l’aurez compris : je ne suis pas au mieux avec les membres de mon clan.
Je préfère depuis longtemps la fréquentation de nos Adams. J’aime leur façon de penser, l’écoute qu’ils portent à leurs hormones, leur air de coq lorsqu’ils touchent un volant et l’effluve sensuelle, emplie de virilité, que nous humons lors de leur sortie de la salle de bain. L’homme est la plus belle création de la femme !

Pour conclure, Gentlemen, un petit bémol dans votre portrait ; l’oubli de votre virilité.
Où sont les Charles Ingalls ? Où sont les Georges Clooney ? Je vous observe et je vois des épidermes luisants, colmatés par des couches de crèmes, anticernes et autres produits féminins. Mon cœur se serre à la vue de jeans slims qui transforment vos jambes jadis musculeuses en cannes de flamands roses et votre séant en un vieux soufflet trop cuit.

NE CEDEZ RIEN DE VOTRE VIRILITE !!!


LV