jeudi 13 août 2009

LV cherche des noises à la Culture Française





Amis lecteurs, bonjour ! Ma plume, un tantinet présomptueuse, a décidé de se pencher sur LA Culture française ; oui, celle que le Monde entier nous envie, celle qui attribue une aura pseudo intellectuelle, à nous autres, pauvres Gaulois. J’extrapole. Un peu.
Vous pardonnerez, j’en suis sûre, ce penchant théâtral; car si j’amplifie, c’est pour mieux souligner le véritable déclin de l’Esprit. Sans vouloir pratiquer le gauchisme de façon pathologique, notons que le mouvement de cette triste déchéance s’est accéléré depuis l’accès au trône du parangon des Lumières françaises: notre couple présidentiel. Quelle que soit votre orientation politique, si vous êtes honnêtes, vous en conviendrez.
Plus jeune, j’avoue avoir nourri tendrement, un certain chauvinisme à l’égard de ma Ste Mère Patrie. Et là, mon coeur saigne, chers lecteurs. La prééminence de cette Culture se réduit telle une peau de chagrin. Le fait devient légende : la France a changé au point de faire partie du clan honteux du tiers-monde culturel. De mes souvenirs de lycéenne, me revient la caractéristique principale du tiers-monde : c’est l’absence de classe moyenne. N’est-ce pas, précisément, ce qui fait défaut à la Culture française ? Elle ne porte en elle aucun niveau intermédiaire : on passe du niveau « Michel Field » au niveau « Patrick Sébastien » !
La cohabitation paradoxale de ces deux états est valable dans de nombreux domaines ; prenons le cinéma, cible facile, je vous l’accorde. Aucun juste milieu n’est à votre portée : vous avez le choix. Il y a LE Cinemâââ, celui où on ne dit rien, celui qui, souvent, évoque des choses de la vie très enlevées et badines comme la Mort d’un jeune quarantenaire, les tromperies, les interrogations philosophiques… Notons que ces films dangereux ( je maintiens qu’il faut avoir un moral d’acier pour les endurer) peuvent être débusqués grâce à leur titre : « Se Souvenir des belles choses », « Le scaphandre et le papillon», « Le 1er jour du reste de ta vie ». On touche là au côté folâtre et simple des Français. Les dialogues sont, en général, aussi gais qu’une chanson de Léonard Cohen.
A côté de ces joyeux drilles, vous avez encore une autre option: le cinéma populaire; celui qui transpire le français bien gras, bien lourd et les concerts Johnny Hallyday. Le soir, où, désireux de vouloir vous détendre, vous décidez de vous vider la tête devant un bon film, La Vilaine vous conseille la filmographie de M. Clavier, la série des « Astérix et Obelix » est parfaite pour éviter tout effort intellectuel. Je passe sur le pur concentré spirituel que nous offrent en partage des émissions telles que « Confessions Intimes, Belle toute nue, Mon incroyable fiancé I, II » ou des films comme « Lol » (Merci d’ailleurs pour le langage SMS) de Me Marceau qui devrait tenter le mime. Que dire de « Joséphine Ange Gardien » qui détériore nos soirées et grignote l’intelligence du public depuis des années ? Je suis heureuse de ne pas faire partie de la génération bercée par ce contexte savant; nous, au moins, nous avions Mac Gyver ! Ce bon vieux Mac était bien plus sexy que Mimi, et, lui, avait, le mérite de pouvoir fabriquer un détonateur ultrasophistiqué avec une bretelle de soutien-gorge ! On voit immédiatement le fossé culturel existant avec la génération Biactol, ça se sent au Bac notamment….Bref, nul besoin de dresser une liste de la connerie, qui, elle, est sans frontières. Soupir. Soupir.
Le problème est que cette étrange dualité contamine les autres champs artistiques : la Littérature est touchée de plein fouet. Certes, amis détracteurs, vous me direz que ce phénomène n’est pas spécifique à notre pays, que le beauf fréquente le bel esprit, que le kitch tourne autour du distingué, et ce, de façon internationale. La Vilaine crie au scandale : ce n’est pas parce que les autres sombrent dans les limbes du mauvais goût qu’on est obligé de suivre la même voie ! Nos Belles Lettres sont déchirées entre la tendance « Guillaume Musso » et les joyeux lurons du Cercle littéraire « in ». Je pense aux écrivains exaltés qui évoquent leurs œuvres à la Télévision. D’ailleurs, si vous accordez à la Vilaine une digression, permettez qu’elle soit dédiée aux émissions littéraires. Je ne comprends pas qu’on puisse regarder ce genre de programmes, suis-je la seule à le trouver particulièrement léthargique ?? La Littérature n’est pas attrayante, parce qu’on en parle sans émotion, parce qu’on ne la vulgarise pas ou trop. En outre, demander à un auteur de désosser son œuvre me semble ardu dans la mesure où le recul est impossible. Ces émissions cassent la magie et se résument en une ribambelle de « Bla, Bla, Bla »…. laissons au lecteur le pouvoir d’imaginer, de comprendre, en toute liberté. Il est désuet de débattre d’un domaine dont l’interprétation est personnelle. L’amoureuse scripturale (non sculpturale, hélas) que je suis, dévore les livres avec autant d’avidité que mes copines accros au Nutella; ceci étant, je ne peux me résoudre à écouter quelque chose qui se lit. Ces émissions soporifiques ne me donnent pas envie de bouquiner, non. Moi, comme beaucoup, après, j’ai envie de dormir.
Eugène Delacroix, peintre génial, fougueux et esprit éclairé de son temps, écrivait ceci : «Dans la peinture, il s'établit comme un pont mystérieux entre l'âme des personnages et celle du spectateur ». Je reprends les mots d’Eugène afin de mettre en exergue cette juste expression : « un pont mystérieux ». Les arts sont censés suivre le rythme cardiaque de l’individu, ils se doivent d’épouser leurs attentes, ils sont générés PAR et POUR nous.
La Culture, dans notre pays, est très égoïste. Le pont est rompu depuis fort longtemps, il l’est depuis qu’on a oublié la classe moyenne, celle à laquelle j'appartiens.
Bien sûr, la Culture a deux fonctions majeures: instruire ET divertir. Non pas, instruire OU divertir. Mes reproches se portent sur la différenciation établie entre ces deux courants alors qu’au contraire, il devrait s’agir d’un amalgame. Certains pays ont saisi: la Culture n’est pas obligée d’être la Bourgeoise poudrée ou l’ouvrière aux cheveux gras. Votre vipère lettrée a trouvé la solution. Je me suis tournée vers la Culture anglophone, qui, contrairement à la nôtre, est beaucoup plus nuancée. Je songe aux Jonathan Coe, Tropper, et même à la très british J.K Rowling. Harry Potter est un bon modèle du genre: des volumes de 400 pages dévorés par un public hétéroclite.
Voilà, selon moi, la mission de la Culture : être un vecteur universel d’idées. Ouvrir ses bras et non les fermer au public, dans sa plus vaste acceptation. Segmenter la propagation culturelle, rend caduque jusqu’à son existence même.

LV vous laisse, car « L’amour est dans le pré » commence…
Rien ne sert d’être sectaire !



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