mercredi 22 juillet 2009

Interdit aux citadins chauvins!!

For Ever Paris



Oyez, oyez, amis lecteurs, aujourd’hui, la Vilaine n’a peur de rien, et ignore l’impopularité car le sujet de mes sarcasmes n’est autre que notre bien aimée Paris. Sulfureuse telle Mae West, cette vamp architecturale déchaîne les passions les plus ardentes, et, de ce fait, génère émerveillement et dégoût. Je préfère de loin lui tailler un costard, les louanges lui sont depuis longtemps montées à la tête.
Paris est un monstre, au sens philologique du terme. Comme toutes les capitales, son gigantisme et son hybridité lui confèrent une particularité inquiétante. Paris possède la beauté du diable et, parfois, son atmosphère sent le souffre. Pourtant, le promeneur se nourrit de ses charmes, l’étudiant et l’artiste y puisent l’essence de la culture, le touriste, frénétique, photographie le moindre atome de French Touch. Tous les regards se posent admiratifs sur les immeubles Haussmanniens. Et c’est vrai qu’elle est fichtrement belle cette ville mosaïque ; belle dans son architecture, dans cette diversité de races, de classes, de styles, d’ambiances. Paris est notre meilleure Miss France, la plus efficace des candidates de l’Eurovision ; au moins elle gagne, elle. Mais voilà. La Dame, pleinement consciente de son rayonnement, a pris un melon exemplaire mes amis. Parce que la diversité Parisienne si elle est présente, est assez cloisonnée. On planque ses pauvres, tout de même, il y a des limites à ne pas franchir ! La Châtelaine les a peu à peu poussés vers ses frontières, le 19ème, le 20ème… Ensuite, elle s’est dit que les coller prés du périphérique les encourageraient peut-être à partir ; pour ce faire, elle s’est constituée quelques banlieues réceptacles de désespoir. D’ailleurs, le hasard fait que les lignes qui les desservent, pêchent souvent par leur lenteur, leur grève, alors que celles qui rejoignent les doux oasis sont très rapides et entretenues. Etrange. Paris, Terre d’adoption, Paris, Terre d’exclusion ? Bon. Les pauvres, on peut toujours s’en débarrasser en mettant l’abonnement carte orange à 55 euros minimum, mais, les provinciaux, ceux-là, c’est une autre histoire!
Comme tous les Parisiens, je suis provinciale. Je me souviens très bien du sentiment qui m’habitait, lorsque, telle Heidi, je quittais mes verts pâturages: la sensation de ne pas être adaptée pour. J’étais, sans cesse en décalage. Dans le métro, c’est cette différence de rythme indéniable, qui vous donne l’impression d’être cousin avec Rain Man. Tant qu’on n’a pas saisi les règles de circulations des escalators, par exemple, on sert de punching-ball aux citadins pressés. Ceux qui glandent : à droite, ceux qui sont hyperactifs : à gauche. Entre les deux ? Vous êtes perdus. Le jeu « Paris express » commence.
La jungle urbaine vous prend d’assaut et vous n’avez ni plan, ni mode d’emploi ; juste, une voix timide pour alpaguer les rares spécimens qui ne fixent pas leurs chaussures. A propos, amis Parisiens, depuis des années je cherche à comprendre la raison de cet amour profond pour vos chaussures, ou pour… le sol ?? Il est visiblement, dans les mœurs Parisiennes de ne PAS regarder les gens. Pratique sans doute issue de l’attachement notoire du Parisien à la Terre ou d’une répulsion totale pour l’entraide.
C’est l’éternel combat des Provinciaux et des Parisiens : les uns dénoncent les traits grossiers et bourgeois de leurs envahisseurs, les autres, la lourdeur rustre des bouseux. Quand on passe d’un camp à l’autre, on oublie subitement les surnoms acides que l’on donnait aux Parigots. On devient LE bouseux. Celui qui se perd dans les rues, n’entend rien aux plans arachnéens des bus, celui qui doit rentrer avec le dernier métro alors qu’il pensait enfin s’éclater jusqu’à l’aube.
Quand on se trouve contraint et forcé de passer au moins une fois par la case « Va à la Capitâle et tu seras un homme, mon fils », on trouve ce nouveau monde ultra pratique. L’ouverture constante de ces petites épiceries aux prix fracassants est un plus. Idem pour les magasins accessibles le Dimanche ou les jours fériés. Si on peut grappiller un peu au passage, ET faire trimer les pauvres les jours de paresse nationale, allons-y ! Enfin, force est de reconnaître, qu’on a beau adorer la Nature, le fait d’habiter à 45 kms de la « ville » présente des inconvénients. Mieux vaut prévoir vos provisions comme si vous étiez en guerre à l’approche de vacances ou d’un jour férié et point de Rachid à l’horizon pour accueillir le chaland ivre à 0h00 ! Point de Noctanbus ou de Velib pour ramener les ouailles après le coucher du soleil. Le temps s’arrête à 19h00. A Paris, le sauvage, ravi, découvre qu’on peut aller à la Bibliothèque de nuit, qu’il existe des librairies, des pharmacies, ouvertes 24/24, et même (si, si) une piscine acceptant les nudistes le soir !! Tout est possible, à n’importe quelle heure !
Personnellement, j’y vois une mise en exergue d’une quête pour le profit. Paris met tout en œuvre pour gonfler son portefeuille en ralliant les noctambules au "consomérisme" : on achète à toute heure. Une fois passé l’enthousiasme de la révélation moderniste, le Provincial réalise que Paris ne dort JAMAIS. Ce qui signifie qu’elle ne connaît pas le calme, encore moins le silence. La rumeur bourdonnante du trafic emplit la nuit et ne cesse jamais. Tout campagnard qui se respecte en vient, assez rapidement, à regretter le chant des grillons et les quelques tracteurs en période de moissons. La frénésie Parisienne vous grise d’abord pour mieux vous écœurer ensuite. Et la désertion de la Nuit n’arrange pas les choses ! Bien sûr, vous l’avez noté amis : l’obscurité n’existe pas. Les néons pittoresquement plantés tous les 5 m, les phares des voitures, donnent au ciel une drôle de lumière, un halo électrique qui ne le quitte jamais. On a l’impression d’être condamné à ne vivre que des aubes. Et où sont les oiseaux ? Hein ? J’ai toujours soupçonné les Parisiens d’élever les pigeons dégueulasses en couveuses et de shooter les mésanges. La nature ne manque t- elle pas aux citadins ? Quoi ? Alors parce qu’on vit en ville, on est sensé se satisfaire de bêton ?
Pour finir, chers lecteurs, j’aborderais un autre de mes clichés favoris : le mode de vie hystérique des Parisiens. Les ulcères doivent courir les rues et envahir les immeubles! Toute cette hyper productivité, que Diable ! La vilaine fille que je suis a toujours été frappée par ce mal terrible dont est frappé Paris : il FAUT s’occuper ; même quand on est légitimement autorisé à ne rien faire. Je sais, amis Parisiens, vous ne savez pas de quoi je parle, je parle du « Week-end ». A la base, le week-end est un moment gracieusement accordé à la populace afin qu’elle repose son dos fourbu après une dure semaine de labeur. Entendez d’esclavagisme. Vous, vendus, vous nous sapez ce cadeau en vous agitant sans cesse. Mes amis parisiens, le week-end, vont au cinéma, ils font des balades, visitent une expo, font leur ménage, ils courent même à l’intérieur (grâce à ces consoles interactives). Bref, ils FONT tout court. A croire que c’est la tournée de cocaïne dans les foyers le vendredi soir ! Tt… La douce paresse est un art que seuls les hommes des bois maîtrisent. Sans doute faut-il, pour ce faire, occuper davantage qu’un 1 m2 au Parc Monceau. Sans doute.
Paris est décidément, une ville de jeunesse. Les épreuves qu’elle impose aux bucoliques représentent, il est vrai, un apprentissage de taille. Plongés dans l’anonymat, le stresse, la productivité obligatoire, les provinciaux habitués aux responsabilités doucettes, deviennent des hommes. Pour ça, merci. Pour l’ulcère, les découverts, la solitude, je te déteste Paris.

2 commentaires:

  1. Vive le Luberon, ses prairies et sa Marilyn en mal d'amour.
    (Oui, j'avoue regarder TF1 en me régalant de mon petit plat William Saurin tous les lundis.)

    Paris n'est pas une ville où vivre.
    On y survit ma pauvre dame!

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  2. C'est ben sûr ma glaude!!
    Je sais c'est méchant, je sais c'est cliché mais Paris, procure pas mal de matière...
    Sujet facile, mais, efficace!!
    LV

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